la dyslexie : la vie quotidienne
Quand
s'inquiéter?
Vers deux ans, soit l'âge de l'apprentissage de la parole, un
enfant bute sur certains mots ou se trompe en les prononçant, mais déjà à la
maternelle, un orthophoniste peut avoir de bons indices d'une éventuelle
dyslexie. C'est lors de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, en
première année, que ces doutes se confirmeront.
Il est important de rester sensible à l'évolution de son langage
afin d'éviter de le confronter à un échec dès le début de sa scolarité. Il
existe des outils dont il peut se servir, et le plus tôt sera le mieux.
Un dyslexique se sent souvent idiot, les gens qui ne sont pas au
courant de son problème le considèrent comme étant paresseux, immature, peu
soigneux puisqu'outre son problème de lecture, il peut éprouver des difficultés
à s'organiser dans le temps, dans l'espace (ranger ses choses...) ou au
contraire être maniaque de l'ordre, peut s'exprimer difficilement, est
facilement distrait par les bruits, est en général bon en mathématiques, mais
non en résolution de problèmes... Bref, la vie quotidienne, pour un enfant
dyslexique, n'est pas de tout repos.
Voyons,
à titre d'exemple, une phrase tirée d'un texte lu par un dyslexique sévèrement
atteint :
« Le son te.
Co din est pe tite comme un pu ce il cha te la pe dans une jaune
petiteca dan pas lune que din ni..."
On devrait plutôt lire :
« Le Poucet.
Robin est petit comme un pouce. Il habite la forêt dans une
jolie petite cabane pas plus grande qu'un nid... »
On ne s'étonnera pas que le dyslexique souffre d'un grand
stress, ni qu'il cumule les échecs scolaires.
La solution? Une réelle
gymnastique mentale
Le seul moyen pour un dyslexique de vaincre les difficultés
scolaires, et plus tard professionnelles, est d'entreprendre une rééducation,
parfois longue et laborieuse, qui permet de reconstruire sa façon de lire. Le
cerveau de l'enfant continuera à inverser les lettres, les sons, à omettre des
voyelles, à découper des mots, à faire des erreurs d'analyse, mais des
exercices réguliers lui permettront de lire de façon plus fonctionnelle. Pour
arriver à ce genre de gymnastique, les spécialistes utilisent toute sorte de
méthodes. Chose certaine, ce n'est pas en lui enseignant la matière comme les autres
enfants sur des périodes plus prolongées qu'on peut l'aider, mais en la lui
enseignant de manière différente. Rien ne sert de s'acharner si on ne possède
aucune méthode adaptée à son problème. Enfin, le plus important, c'est de ne
pas laisser l'enfant seul face à son trouble et à ses échecs scolaires.
Quelques trucs pour parents
Demander au professeur qu'il le place en avant de la classe, au
centre, pour capter toute son attention.
Le soutenir dans ses efforts lors des devoirs et tenter de
garder son calme et de cultiver sa patience, même si c'est parfois difficile.
Conseiller à votre enfant de surligner ses notes, ses lectures
pour l'aider à recueillir les informations pertinentes pour sa bonne
compréhension.
Séparer ses tâches pour l'aider à les prendre une à la fois et
éviter le découragement.
Lui relire les consignes en faisant des phrases courtes et
simples pour l'aider à restructurer sa pensée.
Prendre des pauses lors des leçons et alterner les tâches
faciles avec les tâches plus difficiles.
Le féliciter s'il connaît une amélioration de ses résultats,
même s'il est encore en échec. Valoriser l'effort plutôt que le résultat.
Mettre l'emphase sur ses forces dans d'autres domaines, pour
rehausser son estime de soi.
On s'en sort?
On ne guérit pas de dyslexie, mais à force d'entraînement et
d'exercices, on peut apprendre à vivre avec. D'ailleurs, d'illustres
dyslexiques s'en sont plutôt bien sortis : Agatha Christie, Edgar Allan Poe,
Ernest Hemingway, Jules Verne, Léonard de Vinci, Mozart, Picasso, Vincent Van
Gogh, Benjamin Franklin, John F. Kennedy, Winston Churchill, Albert Einstein,
Alexandre Graham Bell et plus près de nous, Jack Nicholson, Robin Williams, Tom
Cruise et Bill Gates, pour ne nommer qu'eux. Comme quoi, en travaillant, on
arrive à tout!
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