La dysgraphie : Pathologie du graphisme ...
Dans le cadre d'une maladresse pathologique (trop souvent considérée comme banale), contrairement aux pathologies du langage (toujours prise au sérieux précocement), les difficultés de réalisation seront très souvent considérées comme une bizarrerie comportementale !
Il faut :
- Affirmer le caractère pathologique : l'enfant est significativement en décalage dans ce domaine, il n'est pas "en retard"
- Evaluer le niveau verbal de l'enfant, ses réussites aux tâches de raisonnement avec consigne orale et réponse verbale
- Comparer le dessin et l'écriture manuelle : en cas de dysgraphie consécutive à une dyslexie phonologique le dessin est de bien meilleure qualité que le graphisme. En cas de dyspraxie, dessins et écriture manuelle sont de piètre qualité, sales, brouillons. En cas de dysgnosie visuelle des images, on rencontre plutôt une agraphie, ce qui peut être également le cas en cas de troubles dysexécutifs sévère (l'enfant fait n'importe quoi)
- Comparer les productions spontanées de l'enfant à la copie qui est significativement plus difficile en cas de pathologie neurovisuelle.
- Il est important de repérer le coût cognitif de l'écriture manuelle : existe-t-il une inconstance de la réalisation des lettres, quelle est la vitesse d'écriture, quel est le coût en attention-concentration, qu'elle conséquence écrire manuellement a sur la dysorthographie ?
- Essayer d'évaluer le comportement visuel des enfants pendant des tâches de réalisation : l'enfant arrive-t-il à poser son regard, les yeux suivent-ils ce que fait la main, les tâches visuelles entraînent-elles une fatigue anormalement précoce et disproportionnée ?
Le point clé dans ces pathologies est la rentabilité des productions de l'enfant : sont-elles efficaces, lisibles, rapides, sans fatigue ?
L'enfant qui "n'y arrive pas" se voit proposer des moyens compensatoires.
L'enfant qui entre dans une certaine réalisation, par exemple en écriture manuscrite, se voit le plus souvent sommé de progresser, de s'améliorer, de faire des efforts, de rejoindre une norme à laquelle sa pathologie ne peut le laisser prétendre
Il faut que l'on s'interroge sur le "coût" cognitif de ses efforts, est-il en "double tâche".
Que mettre en place en attendant un diagnostic ?
- S'assurer des performances de l'enfant dans le secteur verbal et favoriser cette voie : l'interroger à l'oral
- Noter la crispation ou non de la min sur le stylo, évaluer l'influence de petites méthodes de "déconcentration".
- Diminuer la quantité d'écrit, privilégier la qualité aux dépens de la quantité, préférer les exercices à trous.
- Evaluer l'influence de l'écriture de mots par épellation plutôt qu'en copie.
- Ne pas multiplier les typographies si l'enfant peine trop. Pour le tracé des lettres, vérifier si l'enfant s'approprie ou non le guidage habituel sur consignes spatiales. Il existe des méthodes d'apprentissage du tracé des lettres par guidage verbal, sans consignes spatiales (méthode de Mme Jeannot).
- Etre tolérant sur la présentation et aider à l'organisation en donnant des repères ritualisés aux enfants (petite comptine, petite chanson...).
- Aider à l'organisation dans la feuille (code couleur).
- Si des difficultés visuelles semblent en cause, toujours avoir à l'idée que l'enfant risque de ne pas pouvoir s'approprier les consignes écrites au tableau ou affichées en classe. Lui donner les consignes sur une feuille personnelle avec une présentation aérée, en enlevant tout ce qui n'est pas nécessaire visuellement et peut le perturber, l'idéal est un seul exercice par page, optimisé dans sa présentation.