Les ateliers ludo-pédagogiques du Maine et Loire
avec le concours de la Fondation Gouault-Wendling
1 - L'historique
Durant l'été 2009, une rencontre fortuite avec Jacques Gouault, créateur avec son épouse de la Fondation Gouault Wendling (FGW), a permis de lui exposer la problématique des enfants dyspraxiques. L'objet de cette fondation étant de "soutenir des actions dédiées aux publics les plus sensibles, les moins visibles, les moins aidés", la dyspraxie entrait pleinement dans ce cadre en tant que handicap caché.
A l'automne 2009, à l'occasion de son Conseil d'Administration, la FGW recevait diverses associations lui présentant leurs projets ; DMF retint l'attention de la FGW notamment à travers l'idée des ateliers ludo-pédagogiques, projet finalement entériné par la Fondation.
2 - L'idée
Les élèves dyspraxiques ont des difficultés au niveau de l’écriture (absence d’automatisme et problématique de la double tâche).
L’utilisation de l’ordinateur en classe leur permet de copier les cours en leur simplifiant la charge de travail.
Partant de ce double constat, il restait à mettre en œuvre une action envers les enfants qui leur soit profitable : l'optimisation de l'outil informatique, afin qu'il devienne un substitut à l'écriture sur cahiers. Cela passe nécessairement par une maîtrise du clavier : l'élève doit taper aussi vite que ses camarades de classe écrivent, mais il doit de plus taper sans regarder son clavier, en se concentrant sur le texte écrit au tableau.
En complément, il lui faut apprendre également à classer ses écrits, à organiser ses fichiers, dossiers et sous-dossiers.
Pour l'expérience pilote sur le Maine et Loire, nous avons pu trouver comme animateur de ces ateliers une ergothérapeute connaissant la dyspraxie.
Sur un plan pratique, la seule contrainte était de trouver une salle en un lieu facilement accessible ; ce sera une salle d'un collège, gracieusement mise à la disposition de DMF.
Compte tenu des emplois du temps scolaires, il a été décidé que ces ateliers auraient lieu le mercredi en début d'après-midi. Ce choix n'est pas anodin car les enfants concernés ne doivent pas y voir une rééducation ou un travail supplémentaire (le mercredi n'est pas fait pour travailler !) mais une activité tendant plutôt vers le loisir. C'est ainsi qu'en lien avec l'animatrice nous avons décidé d'instituer ces ateliers avec un côté ludique.
3 - Le fonctionnement
Les ateliers ludo-pédagogiques ont lieu chaque mercredi après midi durant 1 heure et par groupe de 5 maximum.
Quelque soit le côté ludique de cette activité, il n'était pas question de trop mobiliser l'enfant sur cet après-midi "libre", d'autant que certains étaient à plus d'une demi heure de route de chez eux.
Le nombre de 5 enfants maximum par session permet à la fois d'individualiser l'apprentissage et de constituer des groupes par niveau de maîtrise de l'outil, sans esprit de compétition bien entendu.
Bien que la FGW établisse un budget annuel calqué sur l'année civile, le rythme de ces ateliers suit l'année scolaire, avec une interruption durant chaque période de vacances.
4 - Le bilan
Après 5 années de retour d’expérience, force est de reconnaître qu'au delà du bonheur des parents et du plaisir qu'y prennent les enfants ("c'est déjà fini ? vivement mercredi prochain !") ces ateliers constituent une véritable avancée concrète pour l'intégration scolaire de nos enfants en utilisant pleinement l’ordinateur, tant dans le primaire qu’au collège.
La Fondation Gouault Wendling, sans qui ces ateliers n’auraient pu exister, permet d’offrir cette activité à nos enfants en prenant totalement à sa charge les prestations de l’ergothérapeute ainsi que les frais inhérents à la salle occupée chaque mercredi. Aucun frais de participation n’est en conséquence demandé à nos jeunes dyspraxiques.
La concrétisation des ateliers ludo-pédagogiques se trouve en classe, là où auparavant les ordinateurs attribués par l'Education Nationale restaient au fond de celle-ci (l'élève ne tapant pas suffisamment vite, son outil informatique s'avérait être plutôt un handicap supplémentaire) tandis que les jeunes participant à ces ateliers peuvent désormais (et avec une certaine fierté reconnaissons le ! ) s'affranchir de l'écriture pendant les cours et pour leurs devoirs à la maison, évitant ainsi une fatigue inutile pour le plus grand bénéfice de leur parcours scolaire.